Installation multiple qui se répand sur une paillasse de laboratoire, boîte
plastique 32x37, gélose, Physarum polycéphalum (ou blob)
21 3x75, création 2018 pour l'événement LIBRE
Mais qu'est-ce qu'un BLOB ?
nom scientifique : Physarum polycephalum
nom donné par le Pr. Dussutour : BLOB
en référence au film de science fiction des années 50 avec Steeve
McQueen.
Cet organisme vivant unicellulaire est hors norme. Il a des pigments
comme une plante, mange comme un animal et se reproduit comme
un champignon mais il n’est ni une plante, ni un animal, ni un
champignon. Le blob, Slime mold ou Physarum polycephalum est un
être rampant qui vit dans les sous-bois depuis des centaines de
millions d'années. Bien que dépourvu de cerveau ou de système
nerveux, cet organisme vivant est tout de même capable d'apprendre
de ses expériences.
Ainsi, le blob constribue à la compréhension du monde vivant et fait
évoluer notre conception de l’intelligence.
L'installation étant sur une paillasse basse, elle invite le regardeur à
se baisser, à se mettre au niveau du blob et s'extraire d'une vision
anthropocentriste.
Un tableau vivant !
J'impose au blob une forme typologique LIBERAJ = LIBRES
en espéranto. Il s'en libère en reprenant sa forme arborescente afin d'
explorer son environnement.
Il se déplace sur le milieu coloré en se colorant (sur du bleu il devient
vert selon une synthèse additive des couleurs, classique en peinture).
Cela fait un tableau vivant contrasté. La représentation de
buildings en perspective vue de dessous est envahit par le blob. Ces
zones d'hyperactivités économiques s'opposent à la nature quasi
absente (NATURE vs CULTURE).
Ce projet s’inscrit dans un travail de recherche plus large sur les
supports vivants comme médium artistique, sorte de catalogue des
médiums vivants que j'utilise : #4 le blob, résilience et résistance.
Le blob résiste aux formes imposées, s'adapte au milieu. Si les conditions lui sont défavorables, il se
dessèche pour devenir une sclérote et attendre de meilleures
conditions. Cette capacité est à mettre en perspective avec notre
rapport à la nature.
Travailler avec le vivant comme support artistique n’est pas aisé.
D’une part, il faut accepter que celui-ci vive ! Il bouge, se transforme,
nous échappe. D’autre part, il s’agit de respecter une certaine éthique
vis à vis du vivant, il ne s’agit pas de pillage ou d’utilisation de ressources. Il faut
alors repenser la relation que nous entretenons au vivant, au non-
humain et sortir d’une vision anthropocentriste.